lundi 2 janvier 2012

Page 125, tout particulièrement, je lis… - Barstow

553e jour - En mai dernier, je me suis aventuré du côté de Barstow, Californie. Là, je me suis retrouvé, entre autres, sur un pont qui surplombe la gare de triage. Il faisait nuit, vraiment (ça n'arrive pas si souvent que ça dans ce monde virtuel) et, du coup, j'ai imaginé un passager clandestin tapis dans l'ombre d'un wagon.
J'ai supposé cette gare plausible comme étape pour la grande aventure.
Aujourd'hui, dans la nuit d'une chambre clermontoise, je dévore Le Grand Partout de William T. Vollmann, hommage à la tradition des hobos, dit la quatrième de couverture, hymne aux déplacements illégaux à bord des trains de marchandise.
Page 125, tout particulièrement, je lis : DEPUIS LES BARBELÉS et les réverbères du dépôt de Barstow, d’où un train rempli de véhicules militaires s'élance au crépuscule sur le long viaduc, jusqu’aux nuages gris et à la terre neigeuse du Nouveau-Mexique, les sachets de bouffe et les cannettes de bière ensevelis […]
Et plus loin : je sais pertinemment que le dépôt de Barstow, vu d'au-dessus par une nuit du désert, met en valeur ses nombreuses rangées de lumières, comme une femme sublime souriant de toutes ses dents. Et la quasi-douzaine de voies que compte Barstow ne peut que nous attirer vers le Grand Partout !
Voilà. J’ose voir une passerelle, un lien ténu.
Et incontestablement, j'en suis ému.

Le Grand PartoutWilliam T. Vollmann, Actes Sud 2011 pour la traduction française.

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