vendredi 25 mars 2011

Il y a, bien sûr, toujours une première fois - Saint-Nazaire


283e jour - Je fais mes premiers pas virtuels dans Saint-Nazaire. Pour une fois, c’est un endroit où, dans le réel, je suis déjà allé. J’en ai cependant peu de souvenirs si ce n’est que j’y ai visité une exposition dans l’enceinte de la base sous-marine ; que ce jour-là j’avais une migraine ; que C. avait lu la moindre ligne du moindre panneau, lors de la visite, alors que N. et moi attendions dehors en plein vent (je me souviens de frissons à cause de la migraine).




Toujours est-il que.
Je commence par Penhoët et les chantiers. Et je déambule dans la ville, plongeant, au hasard, ici ou là. J’engrange.
Et puis, le même soir, je tombe sur un texte de Jean-Bernard Pouy dans Saint-Nazaire, port de toutes les littératures (éditions Autrement). Le texte a pour titre Il y a, bien sûr, toujours une première fois.
Extrait : Je savais aussi confusément la grande tétralogie de la laideur supposée, Brest-Le Havre-Lorient-Saint-Nazaire, ces villes détruites, ces sortes de petits dresdes français, reconstruits non pas à la va-vite, mais selon une esthétique qui maintenant nous fait vaguement horreur, le béton, les rues au carré, tout ce côté Allemagne anciennement de l’Est, il en fallait bien, de ces villes, qui puissent témoigner de l’horreur des temps anciens.



Et puis je soupçonnais la pluie, les rues pavées luisantes de brouillard, les sirènes de l’embauche, tout ça. Que pouvais-je donc imaginer de Saint-Nazaire sinon une forêt de grues, un lac métallique empli par un paquebot, un pré de logements ouvriers ?