vendredi 22 octobre 2010

Fortuna Street - Belfast (5)


Une rue parmi d’autres dans une cité d’un quartier populaire. Si je me suis arrêté sur elle, c’est à cause de l’ironie de son nom : Fortuna Street.
On trouve là tous les signes extérieurs d’une zone sinistrée : portes et fenêtres condamnées par planches ou briques ; huisseries calcinées, carreaux cassés ; et puis des habitants désœuvrés qui passent leur temps posés sur le trottoir. À l’inventaire, il faut ajouter encore des paraboles en masse, des panneaux “For Sale” un peu partout, des tags…



Ici, cependant, parce qu’on est à Belfast, et en territoire loyaliste, il y a, tous les dix mètres, des Union Jacks qui claquent sur les façades.



Je tape “Fortuna Street, Belfast” dans Google pour voir. Les premières pages sont quasi essentiellement composées d’annonces immobilières. On vend – ou plutôt, on essaye de vendre – au 47 de la rue, au 33, au 34, au 31, au 9, au 18, au 50 – et la liste ne s’arrête pas là. Toute la rue y passe. Mais avec la crise économique…



Dans ces premières pages de Google, la seule information qui ne soit pas une annonce immobilière est le compte-rendu d’une enquête policière. On est en mars 2006 et des attaques à la batte de base-ball viennent d’être commises.  Elles semblent avoir pour origine des motivations raciales.



Voilà. Sinon, plus loin (une dizaine de pages plus loin), j’apprends qu’un certain William Johnston, catholique de religion et habitant de Fortuna Street, a été tué par balle le 21 décembre 1991 à son propre domicile. Le crime, selon l’article, aurait été commis par les Ulster Freedom Fighters (UFF) – mais dans ce genre d’affaire la prudence est forcément de mise.

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